En visitant le web j’ai vu un encart qui risque de vous plaire. Son propos est « l’automobile ».
Son titre saisissant (la fausse bonne idée britannique) est évocateur.
Identifié sous le nom «d’anonymat
», l’écrivain est positivement connu.
L’encart peut de ce fait être pris au sérieux.
Le texte a été divulgué à une date notée 2022-08-14 10:00:00.
Adepte de Citroën, vous trouvez la 2CV trop commune mais la DS trop chère… Nous sommes en 1959 et la chance est avec vous.
L’usine de Slough (à côté d’Eton), qui fabrique des tractions avant à conduite à droite et, depuis 1953 des 2CV, vient de débuter la fabrication d’un charmant petit roadster deux places sur la base de la plateforme de 2CV et de son moteur 425 cm3 de 12 ch.
Dessinée par Peter Kirwan Taylor, la Bijou reprend les formes de l’arrière de la DS et se trouve être assez aérodynamique pour avoir des performances supérieures à sa cousine.
Comment en est-on arrivé là ?
Depuis les années Vingt, la Grande-Bretagne protège ses industries locales et assortit de droits de douane élevés tout produit qui ne contient pas 51 % de produits fabriqués localement.
C’est notamment le cas de la 2CV dont les pièces proviennent de France. Auparavant, pour Citroën, il avait fallu négocier des aspects administratifs ; une réglementation britannique interdisant l’usage de freins accolés à la boîte de vitesses.
C’est la raison pour laquelle la 2CV n’arrive qu’en 1953. Et elle se vend très mal car son prix élevé n’en fait pas une voiture populaire. Bilan, entre 1953 et 1958, 675 exemplaires vendus.
Une idée britannique
A l’usine de Slough, on cherche une solution pour redresser la barre. La direction de l’usine pense à la fabrication d’un petit roadster qui serait plus à même de séduire une clientèle féminine.
La base est, bien sûr, la plateforme de la 2CV et son moteur bicylindre. Une carrosserie en polyester habille l’ensemble ; ce qui permet de baisser le poids total à environ 490 kg.
Le tableau de bord est un mélange de ce que l’on trouve à l’époque sur la DS 19 et la 2CV, comme le prouve la présence du levier de vitesse sur la planche de bord ainsi que celle du volant mono branche avec sa jante gainée de nylon.
Les commerciaux s’enflamment
La Bijou est présentée à Earl’s court 1959 et, déjà, la direction des usines de Slough s’enthousiasme et prévoit 1 000 exemplaires par an de sa petite nouveauté.
Du côté du Quai de Javel, l’engouement est moins perceptible mais l’affaire est lancée et la fabrication débute le 5 novembre 1959.
Malgré un dessin correspondant mieux aux attentes de la clientèle, la Bijou reste chère car la majorité des pièces est importée. Et déjà les soucis commencent. Notamment à cause de la carrosserie.
Victime de vents contraires
A l’assemblage, la Bijou n’a rien d’un cadeau. Les pièces de polyester sont difficiles à assembler et la production doit se faire à la main pour un résultat très moyen.
Les coûts de production vont commencer à s’envoler pour une petite voiture qui, elle non plus, ne trouve pas preneur, car les constructeurs britanniques se sont lancés dans la fabrication de roadsters dont la fabrication est locale.
L’usine va arrêter les frais en 1964 après… 209 Bijou vendues. Il en reste environ 40 dont quatre en France. Quelques-unes ont été remotorisées avec le 602 cm3 un peu moins asthmatique que le moteur d’origine.
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